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d'inspiration glabouniste...

Mardi 24 novembre 2009 à 19:29

Mes amis, nous allons toucher du doigt un des problèmes majeurs de notre société : le cinéma est cher, je sais. De nos jours, l’accès au divertissement est onéreux car il est jugé dispensable, voire inutile. Mais heureusement, des personnes travaillent dur pour vous apporter jour après jour tout le divertissement dont vous avez besoin. On la juge indispensable, elle n’en est pas moins inutile, oui vous l’avez deviné, l’information politique de ce mois de novembre apportera un peu de gaité dans ce ciel lugubre et pluvieux.

http://tonton.cowblog.fr/images/h317925561258318044.jpgImitation musique star Wars : A partir du 17 novembre sur tous vos écrans, le nouveau PS-Wars. L’héroïne de cette comédie est particulièrement bad-trippante (normal pour de l’héroïne mais bon). Elle a un sourire niais sponsorisé par colgate et partout où elle passe, la zizanie la dépasse. Vous l’avez reconnue, si elle n’est pas divine, elle est au moins Royal, Ségolène Royal ! Elle n’était pas invitée, elle s’est quand même pointée ! Et comme le dit le dicton, c’est à Dijon que la moutarde est montée au nez. Au pif, devrais-je dire, car depuis, pif-paf,  c’est un véritable combat. Royal – Peillon. Un combat royal, et les pots cassés c’est nous qui payons. Leurs armes, les médias ! Pif, Sur Europe 1, Vincent reproche à Ségolène de venir au congrès avec TF1 en grande pompes (elle chausse du 43), sans aucune discrétion. Paf, laquelle répond sur France Inter  qu’elle ne comprend absolument pas la déferlante médiatique qu’elle provoque, alors qu’elle était juste venue faire une ballade, un petit coucou à ses amis. Elle ne comprend pas pourquoi les médias se mêlent des affaires internes du PS, et c’est pour ça qu’elle va sur Canal + pour annoncer haut et fort qu’elle souhaite congédier son homologue ! Et c’est pour ça qu’elle embauche Françoise Degoie, journaliste politique à France Inter.  C’est normal !  De son côté, Vincent Peillon critique l’arme des médias, mais ça ne l’empêche pas de faire son show dans l’émission de téléréalité politique «  Politique à domicile ». Moi je dis, déjà, en cette période de crise, un mec qui s’appelle Peillon, on peut pas lui faire confiance !  Bref, comme ils ne savent pas régler ces querelles de petits comme des grands, ils vont encore faire appel au vote des militants, parce que même Aubry, même Hollande ne veulent pas s’occuper de ça. Ça ne concerne pas les français, disent-ils. Par contre qu’ils s’exposent tous les deux avec leurs compagnons respectifs dans la presse people, ça c’est important pour la France ! Enfin, on dira ce qu’on voudra, pour le lancement d’un nouveau courant qui s’appelle Espoir à gauche ! C’est plutôt mal barré !

Et il y en a un autre qui s’est plutôt mal barré, c’est Sarko ! Autant jadis en Russie, c’était réussi, il était complètement barré, autant son séjour semi-privé de la semaine dernière pour éviter les conflits lors du congrès des maires, c’était comme lui, c’était petit ! En fait il a voulu fuir le sujet épineux de la taxe professionnelle, il a dit Filons et son premier ministre a compris Fillon, du coup, c’est lui qui est allé à sa place et qui s’en est pris plein le Fion ! Sarko, lui, au lieu du congrès des maires, est allé en Arabie Saoudite. Il fait l’école buissonnière, le petit Nicolas, sans doute une manière pour lui de prouver  qu’il a bien fait le mur (de Berlin)... En tous cas, je peux vous dire que mur ou pas mur ce sont les maires qui l’ont eue amère et Fillon qui était dans la merde !  Par contre, pour le match France-Irlande, là Sarkozy était là. Il a voulu prêter main-forte aux footballeurs. Et tant mieux, puisque les bleus ont fait main-basse (c’est le cas de le dire) de leur billet pour l’Afrique. Alors c’est sûr, les Irlandais n’ont pas eu la main verte, puisqu’elle était bleue, mais bon de la main d’Henri, on en rit encore ! Tout à fait Thierry, on pourra dire que pour l’avoir cette place, on aura fait des pieds et des mains ! Bon, c’est pas grave, il faudra juste envoyer Ségolène en Afrique pour demander pardon, après tout elle l’a déjà fait pour Sarkozy !

Tout ceci est très divertissant, mieux qu’au cinéma, non ! Et dans le même genre,  j’espère que vous n’avez pas loupé non plus Madagascar 3, ou la piqûre de moustique faite à l’éléphant ! Eh oui ! Roselyne Bachelot s’est vaccinée contre la grippe A ! … Mais oh ! Serait-ce déjà les effets secondaires sur la photo. On dirait qu’elle a une fièvre de cheval, ben si ya qu’à regarder ses dents ! La pauvre, elle sourit, mais si seulement elle savait que son geste ne sert à rien ! Le virus a déjà muté en Norvège et le vaccin sera bientôt inefficace ! En attendant la prochaine piqûre de rappel, moi je vais rentrer mes piquants et je vais aller me mater un bon divertissement de politique française ! A bientôt !

Mardi 3 novembre 2009 à 0:09

Je sais, en cette période, la France d’en bas touche le fond et creuse encore le trou de la sécu et le déficit public. Le français d’en bas effeuille ses feuilles d’impôts et ses factures, le moral dans ses chaussettes, l’estomac dans les talons, c’est dire s’il n’est pas dans son assiette et s’il flotte dans son pantalon. Le chômage touche tous les secteurs, tandis que pour ceux qui résistent encore, les conditions du labeur sont telles qu’elles ne donnent plus goût à la vie. Surproductivité, déshumanisation, restructurations, mauvaises réactions. Chez France Telecom plus que jamais on est pendu au bout du fil. Chez Darty, on a perdu tout contrat de confiance, du coup on s’électrolux. Quand le quotidien est trop rasoir arrive le plus profond désespoir. On aimerait bien tailler la zone, mais sans argent on ne peut que tailler la veine. On voudrait prendre l’air, alors on se défenestre. A traiter trop de docs, on finit par prendre trop de médocs, alors on creuse encore le trou de la sécu et ça n’en finit pas. Ou ça finit par ce petit déclic dans la tempe qui dit qu’il est temps de se petit-suicider. Clic. C’est triste.

Mais heureusement, en cette période, le comique Eric Besson va bien nous faire exploser de rire en lançant un vaste débat visant à réaffirmer les valeurs de l’identité nationale et la fierté d’être Français. Ah Ah Ah ah ! Excusez-moi c’est trop marrant ! La fierté d’être français ! Trop fort. Si Morano était de Bergerac, elle dirait que c’est un peu court, qu’on pourrait dire, ô, bien des choses en somme. En variant le ton, par exemple Tenez.

Niais : « hého, c’est nous on est français, et on est trop fiers de l’être ! héhéhééé !"

Raciste : «  Moi monsieur, si j’avais une telle couleur, il faudrait sur le champs que je m’expatriasse ! »

Economique « Je suis un chercheur français, je gagne 4 fois moins qu’un chercheur étranger, et sans rien pour financer mes projets. Donc je fournis peu de résultats, mais tout le monde s’en fout  parce que je ne coûte pas cher à l’état »

Vieillissant : « Moi qu’é fait la grande guerre, jdis ben qu’fo conserver le devoir de mémoire de nos générations futures. C’est bientôt l’armistice, on verra bien combien de jeunes viendront honorer la fierté de la nation française sauvée »

Traditionnel « J’ai le bérêt vissé sur la tête, et quand je ramène le pain ma femme m’engueule parce que j’ai toujours la baguette longue. C’est quand même pas ma faute si la boulangère a de belles miches »

Moderne : «  moi le Français, j’kiff grave le speaker. Surtout sur SMS et MSN, c’est cool kikoolol. Ouais j’suis un geek moi, mais c’est ça la French-culture bluetooth quoi. »

Ahh l’identité nationale, quel beau sujet. Tous français, tous réunis autour de valeurs telles que le drapeau bleu blanc rouge et la divine parole du petit chef à talonnettes qui promet toujours plus ! Avec la fierté d’être au pays de la démocratie et des droits de l’homme. Cette même démocratie qui fait passer des lois en force sans concertation. Au passage, l’article 3 des droits de l’homme précise que toute personne a droit à la sureté. C’est pour ça qu’on renvoie des réfugiés Afghans dans leur pays ravagé par la guerre, c’est mieux, c’est plus sûr.

Une chose est sûre, ce qui nous unit dans l’identité nationale, c’est notre esprit râleur. Le français n’est jamais content. Donc il manifeste, il revendique, il s’agite. Et plus il râle, moins il obtient ce qu’il veut. Cet esprit Gaulois râleur, ça me fait penser qu’on a fêté les 50 ans d’Astérix. J’imagine bine le village Gaulois actuel, mais revisité avec nos idoles politiques actuels. Dans le rôle du petit Astérix, Sarko, malin et argumentant avec talent. Pour Obélix, je vois bien José Bové ou l’homme qui massacre les Macdo. Idéfix, Fillon, qui suit son chef comme un toutou. Abraracourcix en Borloo, ou la politique du verre plein. Bachelot en Bonemine, elle a déjà les vêtements. Chrisine Lagarde en Panoramix. Elle a déjà la voix et les cheveux blancs, il y a plus que la barbe à ajouter. Le barde, Hortefeux. Quand y en a un ça va, c’est quand il y en a plusieurs que ça pose problème. Miterrand en Agecanonix, le vieux qui aime bien la chair fraîche. Pasqua en Cétautomatix, en mafieu qui calomnie sur tous en disant que ces poissons pourris sont frais. Ben voilà, je crois qu’on l’a retrouvée notre identité nationale...Et pourtant, avec un gouvernement pareil, il n’y a vraiment pas de quoi avoir la gaule !http://tonton.cowblog.fr/images/Ideepetainistepouruneidentitenationale.jpg

Lundi 28 septembre 2009 à 12:40

http://tonton.cowblog.fr/images/phpThumbgeneratedthumbnail.jpgChers lecteurs, si vous le pouvez encore, sauvez vos âmes… fuyez. Fuyez ! Une nouvelle catastrophe d’ampleur apocalyptique s’abat sur notre planète. Après le réchauffement climatique, après Tchernobyl, les guerres mondiales, l’élection de Bush et le dernier bouquin de Ségolène Royal, voici… la grippe A !
On l’appelle A parce que ça fait plus classe que « la grippe porcine ». C’est vrai, quitte à mourir, autant que ça soit dans la dignité. Et puis comme ça au moins pas de jaloux, les musulmans pourront l’avoir aussi !

Eh oui, il n’y a pas que le retour de Justine Hénin qui est très médiatisé, il y a aussi celui de son cousin, H1, H1N1 !

Pour l’instant il vous fascine, c’est un peu le nouveau phénomène de mode. On imagine tout à fait les conversations niaises dans les salons de coiffure.
« T’as eu la dernière grippe A toi ? Non ? Ah moi je l’ai eue !
- Ah la chance… vas-y raconte, raconte, raconte,  gnnniiiii »
Ah, madame, je peux vous dire que si vous avez bien aimé la dernière grippe saisonnière, vous allez aaaaddoooorrer la grippe A. Même symptômes, mêmes effets, mais alors une impression d’être rejeté de la société comme un pestiféré, je vous dis pas, hein ! 

Phénomène de mode, cette grippe A …Vous imaginez, avec ces millions de masques vendus, on va pouvoir organiser des bals. Des bals masqués ! Comme à Venise ! Et on pourra tousser et retousser comme au bon vieux temps ou tout le monde avait le droit de fumer dans les lieux publics ! L’autre jour, j’ai vu un type qui portait un masque, seul, dans sa voiture. Je me serais bien foutu de lui, mais je ne l’ai pas démasqué ! Non mais c’est génial le masque, ça facilite la vie, franchement ! Plus besoin de parler dans sa barbe. Plus besoin de mâcher du chewing-gum à longueur de temps pour dissimuler son haleine putride. Plus besoin d’aller chez son dentiste pour se faire détartrer les dents. Non c’est sûr, ça camoufle aussi bien la réalité que le masque-à-rat …

 Non, soyons sérieux, c’est un sujet dangereux. Quand même, 421 000 cas contaminés et 5 500 morts. Il y a de quoi s’affoler ! Bon, c’est sûr, si on compare avec les 40 millions de gens infectés par le SIDA, les 24 000 personnes qui meurent chaque jour de faim, ça fait doucement rigoler. Mais enfin là c’est pas pareil, c’est beaucoup plus inquiétant, puisque ça touche aussi les pays riches !

 60 % des personnes décédées par la grippe A présentaient des facteurs à risque. Ben faut voir le côté pratique, ça coûte moins cher à la sécu, ça remplace l’euthanasie ! Alors, oui, pour les 40 % restant, ça peut toucher tout le monde. En France, même la police est touchée. Des flics ont malencontreusement écrasé à Marseille un cycliste qui traversait la route au passage piéton. Ah mais non, ça c’est pas la grippe A, c’est la grippe du poulet français, la grippe à bière ! !

 Mais heureusement la recherche avance. Les chercheurs ont déjà réussi à déterminer la couleur du virus : comme on aurait pu se douter, il est gris pâle ! Puis il y a le vaccin qui arrive. Ah ! le vaccin ! Parlons-en. Comme ils n’ont pas eu le temps de finir tous les tests, nous aurons droit à 4 vaccins distribués en France. Comme ça, on verra bien quel est celui qui marche ! Et puis comme c’est pas obligatoire, si tu meurs, c’est pas de la faute de l’état, c’est la tienne. T’avais qu’à pas te faire vacciner !
Moi je dis tout ça c’est des conneries. On sait très bien qu’il n’y a qu’un seul vaccin, c’est Dominique de Villepin ! Avec son affaire Clearstream en 2008, plus personne ne parlait de la grippe aviaire. Eradiquée ! Donc là, avec le procès, ça va mettre fin à la grippe A, c’est sûr !

Alors on prend des mesures radicales. Fermeture des écoles, des facs… si avec ça il y a de nouvelles grèves, aucun étudiant n’aura cours de l’année.

Si on fait le bilan, une grippe peut toucher jusqu’à 15 % de la population. 15%. Alors entre vous et moi, qu’est-ce qu’ils vont faire chier les 85 % restants qui se porterons bien ! Si comme moi vous avez pris la psychose en grippe… surtout, sortez-couverts, n’oubliez pas votre masque !

Vendredi 12 juin 2009 à 23:21

Dimanche 7 juin ont eu lieu les élections Européennes. Les politiques, craignant un absentéisme record, ont voulu qu'on se manifeste ! Alors que d'habitude quand on manifeste, ils ne sont pas content. Nous non plus d'ailleurs, forcément, sinon on ne manifesterait pas. Oui mais là, c'est pas pareil ! ! Là il faut qu'on aille voter ! Non, pas pour leurs idées, pour eux ! Soyons raisonnable, quand on devra s'exprimer sur leurs idées, on ira manifester, pas voter !

Dimanche 7 juin, jour des élections du parlement européen, la France n'a guère d'intérêt pour l'Europe, tellement tiraillée par ses revendications internes. Les gardiens de prison, les chirurgiens, les enseignants-chercheurs, les étudiants, les producteurs laitiers...tout le monde se manifeste !  Sauf les ministres ! Eux ils n’entendent rien ! C’est comme ça qu’ils maîtrisent la situation !  Ouverts aux négociations, bornés sur leurs décisions ! Si la dictature c’est « ferme ta gueule », la démocratie c’est « cause toujours » ! Et surtout, il faut rester calme ! Ils sont calmes ces ministres !Alors c'est sûr qu'à côté un président nerveux et zébulon, forcément, il se fait remarquer par tous les médias. Mais les ministres, ils ont un don particulier pour ne pas entendre la clameur du peuple ! C’est à croire qu'ils sont choisis en fonction de leur surdité, et non en fonction de leur absurdité !

Quoique ! Il y en a qui cumulent les deux ! Autant Jeanne Darc a fini sur le bûcher (d'ailleurs il a été récemment prouvé que ces dernières paroles ont été : je veux descendre ! ), autant Mireille Darc a fini dans l'oubli, mais Darcos, lui, on ne sait pas comment il va finir. Darcos, le ministre des maîtres, le maître en la matière pour démettre les maîtres de leur compétence. Avec lui, on réduit tout. Les années d’apprentissages, les salaires, et puis comme on ne sait plus ou les mettre, on réduit le nombre de maîtres aussi, pour gagner quelques centimes-maîtres. Comme ça on aura des maîtres au rabais, payés au rabais, qui nous apprendront au rabais. D'autant plus que maintenant il n'auront plus le temps de tout nous apprendre, ils auront aussi la charge des fouilles des cartables, pour limiter la violence. Ecoliers, les jours de fouille, pensez à amener vos iguanes et autres rats musqués, qu’on se marre un peu ! En plus, ce ne sera pas les archéologues qui formeront les maîtres à fouiller correctement..., ce sera les arqué-au-tazer, ceux-là qui se déploient en 6 autocars pour arrêter un dangereux voleur de vélo ... de 6 ans.

Les conséquences peuvent être graves et insoupçonnées. Si tout est réduit, on peut imaginer que dans quelques années, on ait des mots soudainement absents, que les maîtres auront omis de nous apprendre, faute de temps.. Ou qu’un mot ait une infinité de significations. J’vous dit pas les maux de tête ! On peut tout imaginer. Je me suis imaginé, moi, en futur ministre de l’éducation, perdant le fil de mes pensées, parce qu’elles n’ont pu être fixées par des mots, lors d’un discours électoral. Voici l’absurde que ça peut donner :  

« Mes Chers maîtres, aujourd’hui ce…  cette…, heu…voilà. Je ne sais pas comment le dire, mais Ce… enfin cette…  mais complètement insensée, ne peut en aucun cas figer les images que stigmatise le langage. Car c’est cette… un peu comme ... la légèreté, mais en plus ... colorée, je dirais. Un peu comme un genre de ... … oui ! Et c’est ça qui va donner du sens au mot. Précisément, mes chers maîtres ! Et si certains se demandent, à juste titre, quelle est cette … chlorophylle particulière, je leur donne ma parole que ça marchera ! Et si on ajoute le … ce… heu… qui fait onduler quoi ! ... Comme les vaches ! Oui, comme les vaches ont du lait ! N’est-ce pas ?
Bon et alors là… heu… ce ... cette ... mais très beau en tout cas, sort de chez le coiffeur pour sa couleur ! Et là ... ça serait le drame ! Alors, mes chers maîtres, si il n’y a qu’une chose à retenir, votez pour moi ! »

Et voilà ! Je suppose que vous n’avez rien compris ! Et bien, comme dirait Darcos,  allez vous faire maître !

ma trip-chronique de Barberousse de l'émission pilote "la boîte à meuh", sur radio campus

Samedi 29 novembre 2008 à 19:27

Je sors de la salle informatique, l’esprit un peu shooté par les heures de concentration. Les lumières artificielles donnent un air blafard aux couloirs, c’est tout à fait lugubre. Je sors. Il fait déjà nuit. Je tourne en rond à la recherche d’un quelconque signe de vie. Mais il n ’y a rien ni personne. Ça ne peut pas durer comme ça. Mon cerveau me fait mal. Tout tourne autour de moi, légèrement mais continuellement. C'est un peu flou. Illusion d'optique ? Décidément ça ne peut pas durer comme ça, je suis trop fatigué. Il me semblait pourtant que je pouvais tenir plus de deux nuits d’affilée à veiller. Je rentre à nouveau dans la fac à la recherche ce coup-ci d’un coin tranquille. Je trouve un amphithéâtre désert. Vers le milieu, je m’installe. La lumière blanche du néon est juste au-dessus et ajoute une couleur sinistre à ce lieu désert. Je trouve une position adéquate et je ferme les yeux. Je ne dors pas, mais je me laisse emporter par mes pensées, par mes rêves. Ça fait du bien un peu de penser.

Clac. Un bruit d’un interrupteur. On vient d’éteindre la lumière. On ne m’a pas vu. Il faut dire je suis bien caché derrière les sièges. Je regarde l’heure. Ça ne fait qu’une heure que je suis là, mais ça ne fait rien. Je n’ai plus rien à faire ici. Prudemment. Je me rhabille et je sors de nouveau. Je marche. Je marche toujours, sans savoir vers où. Le froid humide me pénètre comme un couteau dans la peau. Je relève mon col et resserre un peu plus les épaules autour de mon cou. Dans ce froid je réalise que je vis dans l’absurdité du monde. Je me fixe des buts uniquement dans le but de sortir de la morosité de la vie. Maintenant j’erre en observant le monde qui grouille un peu autour de moi. Des voitures passent, un bus aussi. Illusions.  Seul le temps passe et nous laisse l’illusion qu’on dispose de lui ou pas. La vie n’est qu’une illusion. Je vais de rencontre en rencontre, d’actions en actions.  Au fond, tout me passe au dessus, rien n’a plus d’importance maintenant. Le temps aussi me passe au-dessus. Enfin pas tout à fait. Je m’en fous un peu du temps mais je le subis quand même. Je n’ai aucun compte à régler avec le temps. Je peux arriver n’importe quand, rendre mes devoirs en retard, peu importe. Mais je me sens comme vieux. Un vieux qui a vécu, qui a laissé passer le temps sans avoir vécu quoique ce soit de particulier, mais qui n’a plus rien à vivre. Maintenant c’est trop tard. Je continuerais éternellement à marcher ainsi, solitaire, confrontant mes pensées au monde qui m’entoure et qui me paraît presque inconnu. Je me sens étranger. Comme c'est étrange !  Etranger aux normes, étranger aux gens, et j’ai l’impression que je pourrai traverser le monde sans qu’il ne s’en aperçoive. J’erre sans but, et ça ne dérange personne. J’observe et j’adore ça.

Aujourd’hui pourtant,  c’est la première fois que je prends le temps d’être seul et de prendre du recul par rapport à mes actions. Ce matin, j’ai rencontré des gens dans le bus. A, avec qui je n’ai pas dit grand-chose. G, qui s’est implicitement moquée de moi quand je lui ai dit tout naturellement que je retournais en première année, que je n’avais pas de projet, pas de but, pas de honte non plus. Que j’erre sans but ou que j’erre de but en but, ça revient un peu au même. Après il y a eu P. Je n’ai pas eu besoin de lui parler, il a parlé pour lui et pour moi. Je me suis contenté de l’écouter, ça lui a plu. Il m’aime bien parce que je suis toujours d’accord avec lui. En fait, quand il me parle, il se parle à lui tout seul, donc c’est normal.

La vie n’est qu’une illusion. Illusions d’avoir des amis, alors que ce ne sont peut-être que des compagnons d’infortune qui sont comme moi obligés de subir cette maladie mortelle sexuellement transmissible qui est la vie. Ils ne sont amis que parce qu’ils sont dans mon entourage direct. Je ne sais pas. Serais-je aussi ami avec eux si ma vie avait été différente ? A force de tout remettre en cause, on perd tous nos repères. On ne s’attache plus à rien. On marche dans le froid, en regardant le monde défiler avec un regard extérieur. On marche, mais au fond on reste toujours immobile. C’est le monde qui avance, pas nous.

Je revois aussi mes illusions sentimentales. Mes attirances de la semaine, peut-être du mois, s’appellent C et A. J’aime bien me créer ces besoins d’attirances, souvent à partir de rien. Il me suffit de balayer une assemblée féminine et de s’accrocher à quelque chose qui nous attire, de tirer le fil et d’en arriver à être attiré par quelque créature merveilleuse en chair et en os. Je regardais plusieurs filles en face de moi (nous étions à une table en U) lorsque mon regard s’arrêta sur celui de C. Elle me regardait. C’est incroyable ! Ça alors ! Jamais j’aurai cru. J’avais beau la regarder, elle ne détachait pas son regard. Au contraire, elle souriait. Comme pour me dire « je sais que ça te gêne de ne pas pouvoir interpréter mon regard, et ça m’amuse ! ». Comme pour se protéger aussi. Enfin c’est-ce que je me suis dit et ça m’a convaincu d’abaisser moi mon regard. Tout le reste de la séance s’est déroulé de la même manière par des regards interposés où je cédais à chaque fois. Le temps de se dire « ouais pourquoi pas »… Puis « ouais, carrément ». En outre, après quelques discussions passées avec C, c’est une fille fort sympathique. Une des rares filles à qui ça ne semble pas être une hypocrisie sociale que de m’accepter à ses côtés. Elle a l’air ouverte. Elle pourrait devenir une bonne amie... d’autant plus qu’elle a l’air folle amoureuse de son copain ! En fait, je pourrais difficilement devenir autre chose qu’un bon ami ! Le bon ami d’une habituelle illusion bien sûr.
La deuxième illusion s’appelle A.  Je ne saurais dire si elle est belle, je crois que je ne l’ai jamais regardée. C’est étonnant., n’est-ce pas ? Ce sont les autres sens qui m’ont attiré. Elle a un étonnant rapport à l’espace et à la proxémique. A chaque fois que je lui dit bonjour, elle entre en parfaite fusion tactile avec moi. C’est étrange, cette façon de me caresser délicatement le bras, de façon presque imperceptible, puis le col, puis l’épaule… toujours de façon aussi imperceptible, sauf pour un vieux comme moi qui attache beaucoup plus de sens aux aspects sensoriels qu’au sens de la vie. Je ressens la vie sans lui attribuer de sens; Ainsi passe le temps sur moi, sans qu’il ne me pénètre vraiment. Et me voilà prisonnier, à emprunter les couloirs où je suis susceptible de la rencontrer… en vain. Je ne vis que dans l’illusion, j’avais oublié.

Illusions… toujours illusion… Je marche en m’imaginant croiser un inconnu qui me demande un autographe et qui affirme que mon dernier concert avec WS lui a rendu l’espoir. Tu parles, les samples sont toujours à faire, j’ai un vieux compte à régler avec le temps qui passe sur moi sans me pénétrer. J’ai l’impression d’être extérieur à lui, un peu trop.
Illusion. Je viens de passer des jours et des nuits à préparer un exposé dans l’illusion de le passer un jeudi après-midi. Mais grève des trams oblige, je ne le passerai qu’une semaine plus tard.
Illusions ambitieuses aussi. Je trouve ma fac tellement intéressante que j’ai des projets plein la tête. Je veux faire partie de groupes de TD pour faire des travaux que je juge intéressant, alors que j’ai déjà mon groupe de TD, mes travaux intéressants, mais que je ne fais pas. Je veux tellement tout faire que je ne veux rien faire de particulier, et je finis par ne rien faire du tout. Je ne fais que marcher et observer le monde qui passe autour de moi sans me pénétrer. Je marche contre le froid, seul. Ni heureux ni malheureux, comme un vieux. Un vieux qui a vécu, qui a laissé passer le temps sans avoir vécu quoique ce soit de particulier, mais qui n’a plus rien à vivre. Maintenant c’est trop tard. Je continuerais éternellement à marcher ainsi, solitaire, confrontant mes pensées au monde qui m’entoure et qui me paraît presque inconnu.

Même ce que j’ai réellement vécu se dérobe à moi. Même les retrouvailles de facebook à qui je n’ai plus rien à dire, que de quoi remplir ce temps qui passe inexorablement au fil des rencontres et des buts que l’on se fixe pour en sortir, pour avancer. Même H, la seule fille qui s’est intéressé à moi au point de vouloir sortir avec. Je l’ai revu dans le bus après trois ans sans la voir ni lui parler. Trois ans, il y a prescription. Je l’aurais volontiers considéré comme une vieille amie si elle ne m’avait pas résolument tournée le regard. Je force la communication. Merde, c’est pas une inconnue quand même, j’ai vécu suffisamment de trucs avec elle pour ne pas avoir à la considérer comme une inconnue. Elle travaille maintenant, elle… Elle est intégrée et utile. A l’hôpital. Plus je lui parle, plus je me sens mal à l’aise, comme si elle m’enfonçait un couteau dans la peau, comme si je marchais dans le froid et qu’elle m’apparaissait comme un spectre pour me dire que je suis un vieux qui n’a pas su profiter du temps, et qui erre maintenant, extérieur au monde, sans contraintes ni devoir.

Je marche dans le froid et ça me fait du bien. J’ai à peu près manqué tout ce qui est important aux yeux de la société. ça se résume au projet professionnel je crois. C'est à peu près tout ce qui importe à la société. Mais au moins je n’ai pas raté ça. J’ai su conserver cette liberté de marcher sans but et d’observer le monde qui m’entoure comme si j’y étais extérieur. J’ai su conserver la liberté de me maintenir plus ou moins volontairement dans l’illusion, cette illusion de fin novembre, où j’erre parmi les brumes froides, comme encore pas tout à fait réveillé d’un sommeil volé à la vie, encore fatigué et vigoureux en même temps, sombrant dans mes pensées les plus intimes. La vie n’est qu’une illusion, mais qu’est-ce qu’elle est libertaire. Ne pas s’enfermer dans la prison du bonheur… Rester dans l’illusion. Toujours, et marcher, laisser le temps passer sur nous et continuer d’avancer, sans but, juste parce qu’on peut continuer d’avancer et qu’on veut sortir de cet immobilisme de la vie. Marchons… Marchons… jusqu’à ce qu’un sang impur abreuve nos sillons !

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