tonton

d'inspiration glabouniste...

Dimanche 11 mars 2012 à 17:14

http://tonton.cowblog.fr/images/chemisecotonbiochanvreequitablecollection.jpgJe porte sur moi deux chemises
L’une que j’ai mise
L’autre que j’ai prise
Celle que j’ai  mise est en tissu
Celle que je porte, du carton est issue

Je porte ma chemise tissée sur le corps
Je porte l’autre tassée sur mon cœur
Pourtant je ne la porte pas sur le cœur
Tant les dossiers qu’elle contient m’écœurent

Ces dossiers portent un regard sur le cours de l’écu
Moi qui préfère tant porter le mien sur les courbes des culs
Qui se démarquent en bas des féminins chemisiers
De ma patronne s’assurant que sur mon cœur la chemise y est

Un jour, elle me demanda d’ouvrir mon cœur
Pour y détacher la chemise et dévoiler le cours d’écu.
En échange, elle  m’ouvrit son cul
Pour y dévoiler le cours de son cœur

Elle eut un haut-le cul
J’eus un peu mal au cœur
Pour la première fois je me défroquais telle une fleur
Lui jetant les dossiers de mon cœur

J’aurais cru qu’elle voulût que je lui ouvre ma chemise
Que j’ai à cœur de lui parler d’écu
Moi qui pensais qu’elle n’aimait pas les histoires de cul
J’étais comme cul et chemise, mais juste avec mon cœur
.

Mardi 6 mars 2012 à 17:47

Mon chien était pris d’une colère canine
Depuis que j’avais été incisif avec lui
Parce que la pauvre bête, et c’est vrai qu’elle n’était pas très fine
Avait uriné sur mon canapé lit.

Nous avions tous les deux les crocs
Moi j’étais plutôt sur la dent
Un peu comme Eve après qu’elle est vu le serpent
Et ne se cachait plus pour s’amouracher de l’homme de Kro

Je lui dis impassible et fier de n’être pas l’être cédant
Lui me regardant de ses yeux de cocker
Bien qu’en vérité ce fut un berger Allemand
Je lui dis, grave comme si j’avais écris l’Odyssée d’Homère

A présent je te sortirais quand les poules auront des dents !
… C’est déjà le cas, un chercheur vient de le faire !

Jeudi 1er mars 2012 à 17:08

http://tonton.cowblog.fr/images/adn.jpgElle était blanche, moi j’étais noir.
Elle m’inspirait, c’était le soir
Elle était vierge, plus pour longtemps
Je la regardais juste pour l’instant.

Je me suis approché, elle était pliée.
J’étais froissé, du coup elle aussi.
Je l’ai caressé, elle n’a pas rosi
Elle m’a vexé, je l’ai jetée.

Elle était blanche, moi j’étais gris
Elle ressemblait à l’autre, mais en plus abouti
Elle était un peu plate
Mais elle avait l’air bonne pâte.

J’étais déchiré, mais elle aussi
Elle gisait sur la table
J’aurais préféré que ce fusse sur du sable
Elle aurait préféré rester vierge à vie

J’ai sorti mon instrument de torture
Rigide compagnon du creux de ma main
Il s’est approché d’elle d’un air plus très sûr
Et a doucement expulsé son chagrin

De longues heures se sont passées
Dans ce bureau un peu enfumé
Il l’a longtemps chatouillé
Elle s’est laissée faire sans broncher.

Elle était entièrement recouverte
Elle sera plus tard offerte
Elle n’a même pas saigné
D’une larme j’ai signé.

Elle était noire, moi j’étais blanc.
Elle était belle, mon âme était en sang
Elle tremblait, ou alors c’étaient mes mains
Je l’ai enveloppée, elle s’en ira demain

A présent j’étais en pleurs
Elle était parfumée à je ne sais quelle fleur
Mais peu importe la violence de ma plume
Et de mon mal, au fond, je l’assume

Je l’ai remplie, ça m’a vidé
Elle aura quand même tout supporté
Ma page blanche devenu pleine
Ma lettre d’amour qui restera vaine.

Dimanche 26 février 2012 à 17:40

Nous roulions sur les quais un matin de janvier
Nos cheveux volaient tels la danse d’un feu
Surtout les siens, le mien s’ennuyait un peu
Oui 1000 euros la perruque, faut pas non plus déconner

Mais qu’importe nous roulions et nous étions heureux

Nous roulions sur les quais, la main dans la main.
Nos joues rosissant, l’un et l’autre transi
Quelle idée aussi d’être sur les quais le matin. 
En janvier qui plus est, faut être vraiment abruti.

Mais qu’importe nous roulions et nous étions heureux

Le soleil chatouillait le flot de la Garonne
Revêtant à l’onde sa plus douce couronne
Nous roulions je disais, nous roulions de ces patins…
Qu’on appelle roller et où l’on tombe à la fin

Mais qu’importe nous roulions et nous étions heureux

Nous zigzagions gaiement d’un même pas pressé
Des chartrons aux Quinconces, c’était notre habitude
Car ce con de tramway dans sa mensuiétude
Avait pour habitude de ne jamais marcher.

Mais qu’importe nous roulions et nous étions heureux

Nous roulions sans mot dire, nous dévorant des yeux
Nous marchions en silence, nous nous taisions tous deux
Car le froid du matin avait cassé nos voix
Et si nous ne parlions point, c’est parce qu’on ne le pouvait pas.

Mais qu’importe nous roulions et nous étions heureux

Sur un banc je m’assis, tenant ma moitié par la main
Lui faisant des gros yeux, c’est qu’elle me donnait faim
Elle, qui me tendait sa joue rose et sentait l’œuf pourri
Ma moitié, ma moitié de tranche de jambon de Paris.

Qu’importe qu’elle soit mal roulée, en une fois je l’engloutis.
 

Samedi 14 mai 2011 à 20:37

Des bruits de pas au loin martèlent le pavé,
Des talons qui résonnent dans ces ruelles sombres
Où le soleil couchant y caresse les ombres
Tel la danse d’une flamme sur des murs délavés.
Un vent glacial s’engouffre et siffle son refrain
Un froissis de feuilles mortes s’ajoute à la musique
Camouflant à présent l’atmosphère de panique
Mais les pas s’accélèrent, deviennent plus incertains
Un étrange soupir se fait plus haletant
A l’angle de la rue, un petit cri strident
Et puis les pas se taisent et la chute d’un corps
Et puis soudain plus rien, tout semble à nouveau mort…

…Troisième sous-sol, une ampoule au plafond,
Des tuyaux qui parcourent ces quatre murs en béton.
Et des gouttes qui se glissent… et qui s'enflent, et qui tombent
Plic, ploc, ce rythme régulier du fond des catacombes
Plic, Ploc, rappelle que plus haut une vraie vie menace
Mais là dans cette tombe, à sa guise on s'efface
Un spasme m'envahit et de mes mains tremblantes
Je caresse ma peau d'une moiteur effrayante.
Le froid, l'humidité, le silence, la pénombre,
On ne sait plus très bien si l’on s’éveille ou sombre.
Immobile et transi, sur le sol, allongé,
Je ne sens plus que l'air sur mes pieds nus glacés…

…Immobile au milieu de tout un monde qui grouille
Immobile au milieu d’une foule nue de sens,
D’une nuée de passants aux pas oppressants.  
Virevoltant tous sens, toutes les pensées se brouillent.
Qui sont ces gens qui passent et jouent un double jeu ?
Ignorant ma présence, confondue dans la masse.
Disparaissant soudain, comme un tour de passe-passe
A trop se prendre au jeu, le je s’y perd un peu
N’importe qui s’efface dans ce grand défilé
Chacun son jeu de rôle, à chacun son enjeu.
Et parmi tous ces spectres, je ne suis qu’un monsieur
Un quidam étourdi sans aucun intérêt…

… Les rayons du couchant projettent nos deux corps,
Tel la danse de deux flammes sur les murs éclaircis
Deux jolies étincelles d’amour et de vie
Et puis l’instant d’après, celle de vie s’endort. 
L’odeur de tes cheveux, l’aura de ton parfum,
Et tes mains qui s’agrippent pour se défendre en vain,
Et tes suffocations, et ta tête qui penche
Et doucement ton corps tout contre le mien flanche
Puis un filet de sang s’échappe de mes mains
Plic, ploc, des tâches apparaissent sur ta peau trop blanche
Plic, ploc, et le temps qui s’écoule n’a plus d’importance
Un vent glacial s’engouffre et siffle son refrain…

… Le quidam étourdi, inconnu dans la masse,
Hume l’air frais du soir en flânant sur la place
Quelques pigeons roucoulent, inondés du couchant
Des talons résonnent dans une rue, bruyamment
 J’ai du sang sur les mains et le cou vert de bleus
Et des gens me saluent, souriant gentiment
Des sirènes s’approchent et je marche à présent
Je t’ai tué peut-être, tu n’es qu’un double je
Mais qui sont ces passants que je ne connais pas ?
Qui m’empêchent d’humer la soirée qui se fane,
Semblent savoir pourquoi j’ai autant mal au crâne
Aïe… Ma tête… Ma tête… qu’est-ce qui… Je ne sais pas...

… Troisième sous-sol, une ampoule au plafond
Et mes mains qui s’agrippent pour se défendre en vain
Un spasme m’envahit et tout revient soudain
Enfin je me suis tu, face à tous mes démons
Des bruits de pas au loin descendent l’escalier
Et mon corps s’engourdit dans cette camisole
Ma tête penche encore, envahie de formol
La porte s’ouvre enfin, ils viennent me chercher
Et une insoutenable lueur m’illumine 
Je caresse ma peau d’une blancheur effrayante
Caressant l’espoir d’une guérison imminente
Je ne sais qui je suis, la folie me domine…

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