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Le silence. ... C’est ça le silence. Le silence fait peur. ... En voyant le silence, vous avez cherché des yeux quelque chose de moins silencieux. Le silence vous a fait peur, le silence vous a surpris, mais vous ne l’avez pas apprécié. Vous ne l’avez pas écouté. A chaque fois qu’on diffuse du silence, vous n’écoutez pas. Chhht… Ecoutez. Bon vous avez raison, au bout du moment, on s’ennuie. Mais bon.

Tic… Tac… tic… tac… Non, c’est pas une bombe. Je mesure le temps qui passe. Que le temps passe vite. Non, non, non, arrêtez d’acquiesser tout ce que je dis ! Qu’est-ce que vous en savez ! Vous avez déjà vu de vos propres yeux le temps passer ? Jamais. Comment pouvez-vous acquiescer quand je vous dis que le temps passe vite, alors que tout le monde s’accorde à dire qu’on ne voit pas le temps passer, hein !

Moi je le sais que le temps passe vite. Pourquoi je le sais ? Eh bien, par déduction ! Le temps ne se voit pas mais il se montre. Puisqu’on entend trotter la montre. Tic… tac… tic…tac. Non, non, non, arrêtez d’acquiesser tout ce que je dis ! Si vous avez acquiessé ! Comment pouvez-vous entendre trotter une montre alors qu’une montre ne trotte pas. Elle est là sur le poignet. Regarde, je te la montre. Tu vois bien qu’elle ne trotte pas. Ce n’est pas la montre qui montre que le temps passe vite. Elle montre juste que le temps passe, mais comme on ne voit pas le temps passser, ça ne sert pas à grand-chose. On ne voit pas le temps passer quand on est dépassé par le temps. Or si on est dépassé par le temps alors qu’on va déjà très vite, c’est que le temps passe vite. C’est seulement là qu’on sait que le temps passe vite.
  
Donc le temps passe vite, mais on ne le voit pas passer… sauf quand il y a le silence. … Pendant le silence, le temps, tu l’entends pas, tu l’attends. Tu l’attends tant et autant que tu finis par t’énerver contre le temps. Le temps tu ne peux plus le sentir. Pourtant on sent bien qu’il fait froid ces temps-ci. Et quand t’attends le temps, tu en parles. Et tu te mets à parler du temps. Du mauvais ou du beau temps. Que le temps soit mauvais, je veux bien, mais comment voulez-vous que le temps soit beau, puisqu’on ne le voit pas ?

Le temps passe et tant pis. Le temps n’est pas le même selon les cultures. Selon les cultures et selon les générations il n’a pas la même durée. Un jeune actif ne perçoit pas le temps de la même manière qu’un vieillard qui a le cancer de la prostate et Alzeihmer. C’est pour ça qu’on dit du vieux qu’il a des problèmes d’urée. Ainsi le temps est un tantinet acquis, ce n’est pas un temps t’inné, n’est-ce pas. Pourtant le temps est authentique. Il n’a pas bougé depuis la nuit des temps. Mais si le temps est autant authentique, c’est parce que la montre a pris la tactique de faire tic tac, tic tac, tic tac, incessamment et de façon régulière. . Après, c’est une question éthique, pour l’aborder, il faut être d’attaque.
   
La question qui répond autant au temps qu’au moment, c’est la question qui dit quand. … Non, n’acquiessez pas ! Si vous avez acquiessé, je le sais, il y a eu un silence ! On ne peut pas questionner le temps par la question quand, puisque le temps n’est pas quantifiable. Si le temps n’est pas quantifiable, faut pas le mesurer, surtout avec une montre qui ne le montre pas.

Mais je parle du temps, je parle du temps, mais ce n’est absolument pas le moment de parler du temps. Pensez-vous, déjà que le temps passe vite, alors si on commence à philosopher sur le temps ! C’est le moment d’améliorer le temps, tout le temps. Mais comme justement pour ça, on n'a pas tout le temps, est-ce qu'on peut quand même trouver un moment pour écouter le silence, comme ça pour voir... si on en trouve le temps.

Bonjour à tous. Pour ma part, ça va mieux ! Je sais, vous vous en foutez, puisque vous ne m’avez pas demandé comment ça va. Hé bien je vous le dis quand même ça va mieux. Non, je n’étais pas malade, mais j’ai traversé une période de doutes voyez-vous.

Ça a commencé il y a trois mois. Etant dans le doute, j’ai demandé « quel mois sommes-nous ? ». Ils m’ont tous pris pour un schizophrène, mais comme ça m’a mis en émoi, je me suis retrouvé tout seul face à mes doutes. On m’a quand même répondu sans l’ombre d’un doute que nous étions au mois d’Août. Et comme cette personne ne doutait pas que nous étions au mois d’août, je n’ai pas trouvé ça très logique. Depuis le doute m’habite. Je suis comme bandé par le doute. Je suis même allé voir un psy, mais ça n’a pas marché. J’aurais dû m’en méfier, on m’avait pourtant prévenu, on m’avait dit «tu vas voir, ce type, il est redoutable » ! Pas étonnant que maintenant, j’ai 2 fois plus de doutes. Déjà quand je suis arrivé, je lui ai dit « monsieur, ôtez-moi d’un doute ! ». Il m’a dit « poursuivez ». Mais comme je n’avais rien à poursuivre, c’est moi qui ai été poursuivi par le doute. Est-ce qu’un doute doit avoir une suite ? Grande question. Regardez, dans l’affaire DSK, un doute subsiste. C’est sans doute pour ça que DSK a été poursuivi, lui aussi. Le psy, une sorte de guérisseur, un redouteux quoi en quelques sortes, m’a dit d’où tu viens ? Et le doute est venu, deux fois plus fort. Il m’a alors demandé si j’avais pu identifier mon doute avec certitude. J’ai hésité. Je lui ai dit que oui, sans doute. Il m’a dit 100 doutes, c’est beaucoup trop ! Alors il m’a donné des gouttes contre le doute. Pendant 3 mois j’ai fait du goutte-à-doute. Depuis, le doute me dégoute ! Voilà, à force de me dire qu’il faut douter à tous les plats, j’ai mis les pieds dans le plat. Et je doute.

Nooon, ce n’est pas un xylophone ! Inculte. C’est un glockenspiel. Même si on joue les saisons de Vivaldi, en plein été, avec un Glockelspiel, on aura toujours l’impression que c’est Noël. Ça a beau être un vrai instrument de professionnel, on aura toujours l’impression que c’est un jouet sur lequel on ne joue que des comptines pour enfants.

Vous n’imaginez même pas les brimades que peuvent ressentir les joueurs dans les grands orchestres nationaux.

« Vous faîtes quoi dans la vie monsieur ?
- Je suis musicien professionnel à l’orchestre de Vienne, j’ai fait 10 ans de conservatoire.
- Et vous faîtes quel instrument ?
- Du Glockelspiel !
- (A vos souhaits ! Vous voulez un mouchoir ?) Et sinon, vous faîtes quoi comme instrument. Ah mais c’est ça… Ah ce petit xylophone pour enfants, aaaahahaha ! ! »

Voilà, le joueur est toujours décrédibilisé, un peu comme le joueur de triangle. Alors que c’est vachement compliqué, le triangle. Parce que pour jouer le triangle, il faut être carré, sinon, ça ne tourne pas rond. Eh ben le Glockenspiel, c’est pareil, c’est chaud. C’est pour ça qu’on l’associe à Noël, parce qu’avec le père Noël, souvent c’est hotte.

Mais si je parle de Noël en janvier, je vais me faire enguirlander, et je n’ai pas envie de ressembler à un Michel Sapin, parce que sinon demain ça va être ma fête. Donc ne traînons pas dessus, prenons le traîneau par les Rennes, et non le taureau par les cornes, même si le taureau est dans l’arène, je dirais même plus, le taureau est le roi de la reine. Bref. Ceci n'est pas un xylophone.

Non ! Ceci n’est pas une tondeuse à cheveux, même si c’est aussi rasoir. Ceci, messieurs dames, est un harmonica.

L’harmonica est un instrument du 19ème siècle, qui doit son nom à son inventeur : Friedrich Buschmann. Et surtout grâce à sa femme Monique qui refusait de croire au talent de Friedrich. Du coup, à chacune de ses inventions,  Friedrich était obligé de répéter : «  Mais c’est de l’art, Monica », c’est de l’art Monica. C’est comme ça qu’est né l’art Monica.
 
L’harmonica est un courant particulier, puisque c’est un courant d’air que l’on insuffle dedans pour en sortir un son. L’harmonica est donc un instrument à vent. A chaque fois qu’on en joue pour draguer, on se prend un vent avec.
 
Un harmonica est composé de petites anches en métal et de petites cases dans lesquelles il faut souffler. A l’intérieur des cases, on peut trouver de la bave, des restes de petits pois ou de nouilles, selon le dernier repas pris, et surtout des petits bouts de peau, parce qu’à force de jouer, les lèvres se décomposent. Ainsi, ce système de cases permet un harmonica personnalisé avec une odeur personnelle bien à soi, qui empêche tout non harmoniciste de vouloir jouer de l’harmonica. On reconnait l’harmoniciste du non harmoniciste à ses lèvres bousillées avec la trace des petites cases imprimées.

Les harmonicistes ne savent jouer qu’un seul morceau, qui est extrêmement badant, et qui est tout le temps joué dès qu’on entend un harmonica. Amazing grace. On l’aura compris, si vous avez envie de vous suicider, mais que vous n’êtes pas sûr de franchir le pas, appelez un harmoniciste, il vous convaincra et vous donnera l’énergie nécessaire pour en finir. On trouve également l’harmonica dans le blues, le country, la chanson française... Et dans la plupart des poubelles. Car si l’harmonica n’est pas très médiatisé, c’est l’instrument le plus acheté (ça c’est avant d’en jouer), et le plus à jeter après en avoir joué. 

La plupart des harmonicas sont diatoniques. Les diatoniques, ils n’ont pas toutes les notes. C’est pour ça que l’harmonica c’est souvent faux. Il existe pourtant des harmonicas chromatiques, qui utilisent un système à piston. D'ailleurs, quand le vendeur précise piston à côté de l'harmonica, ce n'est pas une raison pour uriner à cet endroit ensuite.

L’harmonica se joue en aspirant. Mais ne vous inquiétez pas, si vous n'avez qu'une serpillère et ne disposez pas d'aspirateur, vous pouvez aussi souffler. Mais pour un soufflet, il faut savoir cuisiner un minimum. Je viens de le prouver, les harmonicistes n'ont pas d'humour, ou très limité, c'est pourquoi je m'en vais jouer avec les sons plutôt qu'avec les mots, ça sera peut-être plus efficace...