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d'inspiration glabouniste...

Mardi 23 février 2010 à 20:11

« Ça fait 2 ans que je suis un ptit con, que j’en fait qu’à ma tête sans écouter mon entourage et j’en paye le prix aujourd’hui ! », Quelle phrase émouvante ! Quel dommage qu’elle ne soit que de Brian Joubert ! Elle aurait tellement pu aller à un certain président ! Mais bon l’honnêteté  politique, c’est comme les médailles françaises, c’est rare !  

http://tonton.cowblog.fr/images/vancouver2010jeuofficieljeuxolympiquesdL1.jpgEh oui, malgré le suicide de Treiber, malgré le vent et le temps couvert, il ne serait pas décent d’omettre les JO de Vancouver. Décent ou pas, toujours est-il que les descentes peu décentes n’ont été que descentes aux enfers pour nos athlètes Français. Et pas que !

Tout a commencé par le flot d’infos qu’on a supporté pour un flocon qui n’est pas tombé. Contrairement à lui, les infos tombaient une à une ! Boum ! Boum ! Boum ! 3 belges écrasés ! Avant l’ouverture des JO d’hiver, ce n’était pas des moindres faits divers que l’annonce de ce manque de neige ! Alors que Washington s’enfouissait  sous plus d’un mètre de neige, à Vancouver, rien ! C’était vraiment le syndrome du Canada Dry ! Ah ça, les organisateurs, ils avaient les red-boules ! Du coup, chaque jour avant l’ouverture, 300 camions transportaient de la neige depuis de plus hauts sommets. Ils ont même pensé à en ramener par hélico. A voir ça, je peux vous dire que là bas, les cerfs, ils nous regardaient avec dédain ! Enfin moi je me dis, quitte à transporter de la neige, ils auraient pu en amener en Haïti, ça leur aurait changé de la flotte et des tremblements.

Bon enfin, la neige est arrivée, les JO se sont ouverts, et patatras. Mort du lugeur Géorgien Nodar Kumaritashvili. Déjà, avec un nom pareil, il n’avait pas de chance le gars. Celui là, on pourra dire qu’il s’est vraiment lugé ! Nodar Kumaritashvili, 21 ans, lugeur professionnel. Le mec sympa, qui tombait toujours bien, jusqu’au jour où … voilà. Cela dit, depuis quelques temps, il était vraiment sur la pente descendante. C’était une piste qu’il suivait soit disant.

Mais revenons à nos athlètes Français. Le mieux, c’était quand même l’épreuve de descente dame. Marion Rolland ! Quel exploit ! Elle a fait la descente la plus rapide de la compétition. 4 secondes ! Et le commentateur qui dit « alala, la pauvre, ça ça va être commenté par tous les médias ! » Et qu’est-ce que t’es en train de faire connard ? On a bien vu qu’elle est tombée ! Et Bryan Joubert, qui a eu une révélation. Eh Oui, la glace, ça glisse ! J’espère qu’il sait mieux rouler des patins qu’en faire, parce qu’alors dis-donc il patine dans la choucroute là ! D’ailleurs je sais pas si c’est de la choucroute, mais il faudra leur dire qu’ils arrêtent de salir la patinoire, parce qu’il y a des gens qui balaie la glace à deux à l’heure en faisant bouger un truc bizarre en faisant passer ce qu’ils font pour du sport. En plus ça dure super longtemps. Faut pas déconner quand même ! Non côté Français, à part Tony Ramoin, le tonique qui ira loin, les autres, ils ont plutôt gardé leur succès au frais ! Vous allez me dire c’est normal pour des sports d’hiver !

http://tonton.cowblog.fr/images/retraite.jpgMais bon, des Jeux Olympiques d’hiver, on ne va pas s’en faire une montagne, il y a des choses bien plus intéressantes. Les retraites par exemple ! Et c’est pas moi qui l’ai dit, c’est Sarko ! Il a dit :
« La réforme des retraites est trop importante pour qu'elle ne soit pas conduite de manière concertée ». Aah !, bé c’est pour ça qu’il n’a pas eu besoin de concertation pour ces autres réformes. C’était pas important ! C’est pour ça ! Je me disais aussi ! Le problème, c’est qu’une retraite sur 10 n’est pas financée, et que la démographie fait que ça va s’accentuer. La solution, ça serait d’augmenter le nombre d’années de travail. Comme ça, quand tu sors d’entreprise, t’as travaillé plus, donc t’a cotisé plus, donc t’a plus de pensions de retraites, mais comme t’es trop vieux, tu crèves de suite et tu peux pas en profiter. Et l’argent perdu revient à l’état ! C’est génial, non ? Alors, c’est sûr, dans un contexte de travail où on te jette dès qu’on t’a utilisé à fond, retrouver du boulot à 55 ans, c’est le parcours du combattant. Et recevoir le chômage fait perdre de l’argent à l’état. Mais bon, on peut espérer que dans un tel contexte, tu auras suivi l’exemple de certains employés de France Télécom, tu auras pris soit la porte… soit la fenêtre !  Alors soit disant que l’espérance de vie a augmenté ! Avec des médicaments et du personnel, oui. Mais faut voir dans quel état ! Pas d’autonomie, pas de mémoire, et surtout pas d’alcool ! A ce stade, c’est plus de la vie, c’est de la survie ! Non, moi je dis, la solution : une bonne canicule, et hop, tout va rentrer dans l’ordre !  Remarque ça serait marrant quand même de devoir travailler de plus en plus vieux. Imaginez un peu :

A la cantine : «  Avec la purée, je vous sers deux ou trois comprimés ? - Hein ? »

En négociation importante à l’extérieur : «  Quelle poussière, beuar, aheu, aheu Blurp. Ah pardon, votre veste ! »

En mission urgente et express : «  Hé Denise, ça faisait longtemps. O mais le temps a changé, de mon temps c’était pas pareil, et la vieille Huguemonde qui est décédée hier… Et ta voisine, qu’est-ce qu’elle devient ? »

Au bureau :  «  Mais quel est cette odeur dans mon étage ?
- C’est ma prostate, chef ! Et je crois bien que j’aurais dû mettre une couche aussi. Mais pendant la pose, j’ai oublié d’aller me vider... »

Sans parler de la galère pour taper au clavier d’ordi, avec les doigts tordus de rhumatisme, la tremblotte, etc… Enfin, une mauvaise nouvelle pour vous, c’est que si on doit travailler plus longtemps, vous n’avez pas fini de m’entendre ! !

Samedi 20 février 2010 à 15:39

Aujourd'hui, sur mon blog, on s'instruit, on échange, on débat, autour de la question environnementale. Vous vous en foutez ? Pas moi. Vous vous sentez impuissants et manipulés ? Peut-être. Mais c'est justement l'occasion d'en discuter entre nous. Arrêtons de subir les informations qu'on nous délivre à droite à gauche et usons de notre réflexion, de nos conviction. Pour cela, je vous propose deux dossiers qui m'ont paru très intéressants. A défaut de commenter (je me doute bien que je ne vais pas susciter un vrai débat sur mon petit blog perso à peine suivi), instruisez-vous ! C'est cadeau !

Comment fonctionne le système aux Etats-Unis ? La réponse en vidéo ici, très détaillée et très expliquée. Un système en crise qui met en danger l'équilibre de la planète. C'est peut-être un peu long, mais ça mérite une écoute attentive pour pouvoir échanger, réfléchir, débattre.


La vie d'un truc 1/2
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La vie d'un truc 2/2
envoyé par cua34. - Plus de vidéos de blogueurs.




Samedi 13 février 2010 à 12:38

Chers lecteurs, il est de mon devoir de vous annoncer que dimanche, le monde va être subitement coupé en deux ! D’un côté, les gros niais qui voient la vie en rose, des papillons multicolores et du bonheur partout. De l’autre, les gros thons qui sont seuls au monde, qui ne servent à rien et à personne et qui font croire à tout le monde qu’ils n’en ont rien à foutre. En général, ce sont les mêmes qui adhèrent à toutes sortes de groupe sur Facebook : «  Pardon monsieur, c’est votre femme, je retire ma bite immédiatement », «  Tu danses pas, donc toi aussi t’es venue pour baiser », etc. Evidemment, j’espère que personne ne se sent visé sans quoi je vais me faire casser la gueule ! Hmm.

Chers amis, bien conscient que, lassés de l’actualité politique en France, une seule question vous anime, j’en suis sûr : mais que fais-je » ? Alors, mes chers amis, dans un élan de générosité sans précédent de ma part, je vais aujourd’hui dévoiler, pour vous, ma ô combien intéressante vie ! Attendez, ne partez pas, y a des bonbons pour ceux qui lisent jusqu'au bout ! Quand vous me lisez en imaginant ma voix si sensuelle, mon talent si certain, je suis sûr que vous vous dîtes : «  ce mec là… il est célibataire ! ». Hé oui ! Moi aussi je fais partie des gros thon et non des gros niais, et tu le prends sur un autre ton et tu me laisses grogner ok !? Certain m’appellent même Rithon. Alors pourquoi Rithon ? Ben parce que c’est drôle, c’est tout ! Bref, je suis dans la merde, ils viennent d’interdire la pêche au thon rouge… Au moins, Arlette Laguiller n’a plus rien à craindre ! Par contre pour Roselyne Bachelot, il faut toujours qu'elle fasse gaffe, ils autorisent encore la pêche à la morue...

Mais revenons-en à moi ! C’est vrai que j’ai jamais su trop y faire avec les filles. On me disait « Vas-y fonce ! », moi j’ai foncé ! J’étais blond, je me suis teint en brun ! Elle ne m’a pas reconnue.  Après on m’a dit «  Vas-y Nico, déclare-lui ta flamme ! » … alors moi, bêtement, j’ai sorti mon briquet ! Elle était militante anti-tabac… elle m’a giflé !

Alors, en ce mardi avant la Saint Valentin, je voudrais tout d’abord adresser toute ma compassion, à tous ceux qui s’appellent Valentin et dont on n’en a rien à foutre précisément le jour de leur fête. Et je voudrais aussi donner un conseil à tous les gars qui dimanche vont tenter d’approcher la fille de leur rêve : Ne faîtes pas comme moi !

Certains ont réussi avec la technique du fragile hypochondriaque… y en a qui aiment : « Ouais, je suis triste et malheureux, (snif) ! J’ai pas supporté que ma mère m’ait remplacé mon dentifrice par un autre qui n’a même pas 1200 de ppm, en plus elle a vidé ma crème peau-sensible et mes gouttes pour les yeux. Je suis un martyr. Me laisse pas tout seul… »

Ça peut marcher. Moi j’utilisais la technique suivante : Tu ne bouges pas, et tu attends  qu’elle se bouge ! Et elle se bouge ! … mais pour aller voir quelqu’un d’autre. Après j’ai essayé le « suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis ! » Vous connaissez ça ? Donc  moi j’approche, je la suis ! Elle me fuit ! Jusque là tout va bien ! Je la fuis ! Et elle s’en fout ! Non mais c’est quoi cette technique, c’est n’importe quoi !

On m’a dit que si je ne trouvais pas de copine, c’est parce que je suis trop le bon pote qui n’a rien à cacher et qu’il faut que je montre ma part de mystère. C’est vrai que les filles elles aiment bien les mecs mystérieux… moi, le seul truc que j’ai de mystérieux, c’est un gros kyste purulent au niveau de l’entre-jambe ! ! ! Alors va faire rêver les filles avec ça ! !

Non mais en fait, il faut être au bon endroit, au bon moment ! » Le bon endroit, c’est en boîte. Le bon moment, c’est quand elle est libre, c'est-à-dire quand elle n’a pas de copain, et qu’elle ne discute pas avec ses copines du mec qu’elle kiffe. Déjà, c’est rare ! Bon mais admettons ! Elle se retrouve seule en discothèque. Moi je prends le rôle du plus beau cador que j’ai vu dans les films Américains, je m’approche en crooner, et je lui susurre à l’oreille : « Tu danses ? ». Et là, magnifique ! Je n’en crois pas mes yeux, je vibre : elle pose son verre, elle me dit « oui » et elle se lève ! … Et là…  j’ai un petit déclic…  qui me fait réaliser que la seule danse que je sais faire … c’est celle de Rabby Jacob ! … Devant la défaite assurée, avant qu’elle ne s’approche trop de moi, je m’assois donc à sa place et lui dit : « Ben vas-y, je te regardes… ! »…

Vous avez aussi la technique du «  tu l’invites à boire un coup, ça ne coûte rien, si elle accepte c’est bon signe ! ». Non les gars ! Faîtes pas ça dimanche ! Enfin si vous n’êtes pas comme moi. Moi je sais tellement pas quoi lui dire que pour me donner du courage j’enquille 6 ou 7 coups. Ça donne ça : « « mainant… y yy yy  fo qu’onn parl ! j’aimmmerais, ss…ss… si tu l..le veux bienn, comme l’oréal ! …héhéhé… que tu sortes avec moaa paassske je t’ai… a.. aatend ! (vomissement) Beeeeeeuuuarrrr ! Aaaah ç..ça va mieeeuux ! Ahh pardoon héééé, je me suis trompé de persooonne…. »

Alors c’est sûr que dimanche si t’es un peu artiste ou musicien, on a plus de chances. Regardez-moi ! Je suis batteur… seulement à la fin du concert, le batteur, il range ses toms, et pendant ce temps, le guitariste lui pique tous ces coups… Et encore, là je parle des batteurs de rock. Moi je suis batteur dans un groupe de jazz. C’est à peu près la même chose, sauf que le public, ce sont des mamies de 70 ans. Faut aimer…ça fait un peu ventouse quoi… 
Ou sinon, à défaut d’être musicien vous jouez le poète. Bon évitez le  « A la St Valentin elle me tient la main, vivement la saint Marguerite ! », mais un truc plus raffiné du genre…
« … Imagines… que je me place là, à l’entrée de ta bulle intime…
Et que je plonge un instant dans ton regard magnagnime…
Aussi pur et profond que la goutte au bord de la stalactite…
Inondé par le rai infini … de ton sourire intergalactique…
 … voudrais-tu alors, qu’à la fin, je te nique ?!

Non en fait, vous savez quoi ? Finalement, dimanche, allez-vous changer les idées dans un bar gay !


* Pour les bonbons désolé c'est mort, je ne suis pas pédophile non plus ! En plus, c'est pas bon pour la santé et les risques d'obésité. Renseignements sur www.mangerbouger.com

* Pour les geeks, un petit lien vers une vidéo sympa :

Lundi 1er février 2010 à 0:46

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je m'appelle 87.3.214.45. Nous sommes tellement nombreux qu'il est plus facile de nous nommer par nos numéros matricule que par nos vrais noms. Au sein de l'administration dans laquelle je suis incarcéré, je cohabite avec plus de 300 détenus. Comme eux j'ai pris perpétuité, pour comportement social abusif.

Nos mâtons nous observent comme des fourmis et nous surveillent depuis leur tours, d'où soufflent des ventilateurs puissants. A travers des écrans plasma et des hauts-parleurs, ils nous dictent ce qu'on doit faire. Pire, ils nous disent ce à quoi on doit penser. C'est un moyen très efficace de contourner l'impossibilité (de par notre nombre) de nous dire comment penser.

Nous sommes tous depuis longtemps résignés, car nous avons compris que désobéir est sanctionné par un isolement total bien plus insupportable. En effet, si nous survivons, c'est grâce aux liens qui nous unissent, mes co-détenus et moi-même. Même si nous savons que c'est dans l'intérêt de notre administration de maintenir et d'entretenir ces liens. Peu à peu nous perdons toute faculté de jugement, d'humanité et de raison, manipulés par la pseudo-réalité que nous donne à voir l'administration. Nous devenons tous les éléments simples de ce système, dont nous dépendons complètement et que nous alimentons malgré nous. Le peu de conscience qu'il nous reste nous permet de nous approprier notre prison, mais pas de nous en évader.

http://tonton.cowblog.fr/images/20090324aprison.jpg
Ma prison n'a ni murs, ni armes. Elle est équipée de hautes technologies, grâce auxquelles elle peut s'affranchir de "barbelés" traditionnels. Ma prison n'a pas de barreaux, mais des touches qui déclenchent des signaux d'alerte au moindre contact de nos doigts. Ma prison n'a pas de cellules individuelles, mais chacune de nos chambres est constituée de centaines de cellules photoéletriques qui nous hypnotisent : les pixels. Dans ma prison, il n'y a pas de rats, ils ont été chassés par une souris, que j'ai d'ailleurs apprivoisé. Je l'ai appelée "Clic" à cause des petits cris qu'elle pousse quand je la caresse de mon index. Je passe la plupart de mon temps à essayer d'accéder au monde extérieur, que je peux regarder à travers la fenêtre de ma chambre, la "Windows". Mais la réalité m'est perçue à travers des filtres, des écrans. Ce que je vois de l'extérieur, et que je ne peux voir que depuis ma fenêtre, c'est une vision pré-établie. Tout est fait pour me persuader que tout est figé, que rien n'évolue. Les images que l'on m'offre sont toujours des images choc, qui agissent plus sur mes émotions que sur ma raison. La violence, le feu, la faim... Le monde extérieur semble être aussi insécuritaire que ma prison. Sans doute pour ne pas m'inciter à en sortir. Depuis la nuit des temps, l'Afrique meurt de faim et les USA vivent dans l'opulence. Le monde est figé. Je suis moi-même figé, dans ma prison, contraint à effectuer tous les jours les mêmes gestes, les mêmes actions, sans réflexion.

Quelquefois, j'ai des visites au parloir. Mon parloir s'appelle Facebook ou MSN. C'est un parloir spécial, où on se parle entre co-détenus, quelquefois de la même prison, quelquefois de prisons plus éloignées. Tout est fait pour que nous restions entre nous. L'interculturalité est bannie, car nous sommes jugés dangereux par les gens libres, que l'on risque de corrompre. Et vice-versa. C'est parce que nous avons un comportement social abusif que nous sommes emprisonnés. L'administration a donc décidé de nous enfermer dans un type de comportement social qu'elle peut contrôler, un système fermé ou nous n'interagissons qu'entre prisonniers.

http://tonton.cowblog.fr/images/prison300x200.pngLe quotidien est dur à vivre. Pour lutter contre l'ennui, je ne peux plus m'évader à faire du sport, de la musique ou autres dérivatifs réels. Avant je le pouvais, mais je n'avais pas encore commis assez de crimes de no-life dans mon esprit. Maintenant je suis attaché, dévitalisé, incapable ne serait-ce que de détourner le regard des pixels hypnotiseurs. Si je tente de m'enfuir par le divertissement réel, l'ordre des mâtons sifflent aussitôt et m'impose de répondre à tel stimuli, tel ou tel message, à aller voir ce qui se passe à travers la "Windows" pour m'hypnotiser de nouveau.
Du coup l'administration, pour éviter les suicides en prison, qui tarissent son image, a prévu quelques dérivatifs : des divertissements virtuels personnalisés. Pour revenir aux suicides, il y en a eu. Un programme d'hypnose nommé WOW a fait mourir une dizaine de bébés, dont les parents trop prisonniers, ont préféré sacrifier la vie d' êtres nécessiteux d'éléments réels pour assouvir leurs besoins d'éléments virtuels.
Mon dérivatif personnel s'appelle Inkball. Le principe est simple, un jeu abrutissant qui n'apprend rien et dont le but n'est que de battre son propre record, en matière d'adresse virtuelle, d'appropriation de ma prison.

J'ai un autre dérivatif, plus secret. Ce n'est pas l'administration qui me l'a fourni, mais c'est elle qui l'entretient. Mon dérivatif est une image, féminine, très jolie. Ce n'en est pas moins une image. Il y a d'abord l'image physique, déformée par le format qu'impose un fond d'écran. Puis il y a l'image sensorielle mais virtuelle, à travers le parloir MSN. Tous les messages échangés sont modifiés, et ne donnent à voir que la partie virtuelle de la pensée. Je peux partir dans des tripps virtuels, rien ne se retrouvera dans la réalité, car ma prison crée un monde à part entière, qui n'est pas comparable avec le monde réel, qui n'a aucun lien avec le monde réel. En plus, l'image physique ne correspond même pas à la même personne réelle que l'image sensorielle. Mais ça, l'administration de ma prison n'y attache aucune importance.

A quand le premier accouplement virtuel ? Il risque de changer la face du monde, et sera beaucoup moins innocent que l'annonce d'un récent mariage réel en direct via facebook. Ami prisonnier, co-détenu toi aussi de l'administration numérique, si toi aussi tu te sens impuissant face au pouvoir de cette prison, si toi aussi tu regardes passer le monde réel sans en faire partie, bienvenue dans mon monde. Toi aussi, tu es atteint du syndrome de l'ordinatueur. Bienvenue dans le Web 2.0.

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