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d'inspiration glabouniste...

Samedi 19 février 2011 à 17:45

A Bordeaux 3, les étudiants heureux et passionnés se font rares et nombreuses sont les conversations qui tournent autour du mal-être général provoqué par les formations. Y aurait-il une tendance dépressive dans cette université ? Est-ce que cette tendance est  généralisable à tout étudiant ?

Une formation peu encadrante et mal organisée


« Pour mon stage, la DRH m’a demandé si je savais faire un plan de comm. Je lui ai dit que non, mais que je pouvais lui décrire ce qu’était le paradigme interactionniste, ça n’a pas eu l’air de l’emballer », raconte Jérémy, étudiant en L3 entre deux cours. Comme lui, d’autres « Isiciens » se sentent un peu perdus et ont du mal à positiver, comme Besma, qui ne peut s’empêcher de relater les difficultés qu’elle ressent à travailler malgré le peu d’heures de cours. Le ton du discours est le même pour celles et ceux qui, issus de filières BTS ou DUT, viennent de rejoindre la formation en L3. « Sur votre forum étudiant, je ne comprenais pas pourquoi vous dénigriez autant votre fac. Maintenant j’ai compris ! », ironise une étudiante, en ajoutant : « Il y a beaucoup trop de théorique et on ne sait pas trop à quoi ça peut servir ». Si le malaise est largement reconnu par les étudiants en licence, il l’est beaucoup moins en master, heureusement. Il n’en est pas moins réel.

Peut-on alors parler de déprime créée par une université, au regard de certains comportements observés tels que l’isolement, le manquement aux cours, la perte de confiance en soi et un certain rythme de vie décousu ? 

Quand les chiffres parlent, le silence s’en suit…


L'Union Nationale des Sociétés Etudiantes Mutualistes régionales (USEM) a confirmé au cours de sa dernière enquête, la mauvaise santé mentale des étudiants. 32 %  d’entre eux déclarent avoir été tristes, déprimés et sans espoir sur une période d’au moins deux semaines au cours des 12 derniers mois écoulés. 35 % des étudiants sondés, âgés de 22 ans en moyenne, ressentent une perte de confiance. Plus grave encore, 9 % déclarent avoir eu des pensées suicidaires et 10 % des étudiants ont consommé des antidépresseurs ou tranquillisants au cours dans l’année.

Le malaise étudiant semble ainsi s’immiscer dans la vie de toute une génération de futurs salariés. Et la vague de dépression contamine chaque année plus de cas. Pourtant, le sujet reste assez peu évoqué, et aujourd’hui la prévention reste résolument tournée vers la grippe, les rapports sexuels à risque ou les conduites addictives. Pour quelles raisons ? D’abord parce que la mauvaise santé mentale, dès lors qu’elle ne tombe pas dans la dépression nerveuse, n’est pas aussi dangereuse et coûteuse que d’autres maux. Ensuite, parce que la santé mentale des étudiants est difficile à mesurer, et encore plus à soigner. Les chiffres constituent ainsi une fin en soi qui ne justifie pas le déploiement de moyens supplémentaires. Les étudiants vont mal. C’est un fait. Et alors ? 
      
Les causes du mal-être étudiant 
 
Pour Nicolas Dion, président de l’USEM, « l'isolement et le sentiment de solitude ou le stress, qui touche un étudiant sur trois, arrivent très loin devant les autres difficultés ressenties liées à l’orientation ou les conditions financières ».

Le stress des étudiants n’est pas comparable à la pression ponctuelle ressentie lors des examens ou de l’accomplissement d’un travail précis. Il est d’ordre existentiel. « Les étudiants ont le sentiment que les choix qu'ils opèrent sont cruciaux et définitifs et que s'ils se trompent, c'est toute leur vie qu'ils ratent », analyse Nicolas Dion. Il s’agit donc d’un mélange d'angoisse et de blues dû à la question de l'avenir et de la réussite.

http://tonton.cowblog.fr/images/etudiantdepr164fea736.jpgA la peur de ne pas trouver sa voie s’ajoutent des responsabilités plus lourdes à assumer (logement, travail à temps partiel, examens). Le manque d'organisation individuelle pour faire face à ces nouveaux défis peut faire naître chez les étudiants la sensation de ne plus arriver à contrôler leur vie et de devoir faire face à une sorte de chaos ingérable. Le sentiment d’isolement vient alors, puisque la plupart d’entre eux sont loin de leurs repères familiaux et du système scolaire encadrant qu’ils avaient au lycée.

Ensuite, de nombreux étudiants ont le sentiment de ne pas être à la hauteur dans leur parcours professionnel. Pour combler cette angoisse, ils accentuent un rythme de vie irrégulier. L’abus de fêtes et de révisions tardives perturbe leur sommeil. Ainsi, 28,9% des étudiants qui présentent un signe de dépression ont des troubles du sommeil. Les mauvaises habitudes alimentaires, le manque d’exercice physique et la consommation de drogue et/ou d'alcool peuvent conduire les étudiants à la dépression. 20% des étudiants tristes ou déprimés ont une importante consommation d'alcool, soit 10 % de plus que pour les autres. Il en est de même pour la consommation de cannabis, qui atteint 15 % chez les jeunes qui ont le moral dans les chaussettes. 

Les sciences humaines et sociales plus exposées

Des étudiants en 3ème année de sociologie à Bordeaux II ont travaillé sur la question de la déprime estudiantine. Ils affirment que les filières littéraires, artistiques et de sciences humaines et sociales sont plus exposées que les autres. Ils expliquent ce phénomène par trois raisons. Premièrement, ces disciplines sont moins valorisées que les filières scientifiques. Le gouvernement n’accorde que peu de crédit à la philosophie et l’histoire. Ces mêmes filières rencontrent des difficultés similaires sur le marché de l’emploi, ce qui accentue le sentiment d’inutilité des étudiants.

La deuxième raison est logistique. Les étudiants en science humaine et sociale ont généralement moins d’heure de travail, et ont donc plus de temps libre pour penser et cogiter sur leur situation. De plus, ils peuvent être confrontés à un certain ennui qui les ronge, faisant naître un sentiment d’infériorité par rapport à leurs comparses des autres filières.

Enfin, ces domaines d’études forment les étudiants à s’interroger davantage que les autres sur leur condition, sur leur place dans la société et sur leur compréhension du monde. Mathieu, un des étudiants interrogé illustre son propos : «  Si un prof demande d’apprendre une encyclopédie par cœur, les sociologues demanderont pourquoi, alors que les scientifiques demanderont  si c’est à apprendre pour demain ? »

Samedi 20 février 2010 à 15:39

Aujourd'hui, sur mon blog, on s'instruit, on échange, on débat, autour de la question environnementale. Vous vous en foutez ? Pas moi. Vous vous sentez impuissants et manipulés ? Peut-être. Mais c'est justement l'occasion d'en discuter entre nous. Arrêtons de subir les informations qu'on nous délivre à droite à gauche et usons de notre réflexion, de nos conviction. Pour cela, je vous propose deux dossiers qui m'ont paru très intéressants. A défaut de commenter (je me doute bien que je ne vais pas susciter un vrai débat sur mon petit blog perso à peine suivi), instruisez-vous ! C'est cadeau !

Comment fonctionne le système aux Etats-Unis ? La réponse en vidéo ici, très détaillée et très expliquée. Un système en crise qui met en danger l'équilibre de la planète. C'est peut-être un peu long, mais ça mérite une écoute attentive pour pouvoir échanger, réfléchir, débattre.


La vie d'un truc 1/2
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La vie d'un truc 2/2
envoyé par cua34. - Plus de vidéos de blogueurs.




Jeudi 17 décembre 2009 à 23:33

« Je pense que tous les moyens sont bons pour faire avancer les choses. On peut se tromper, ça peut être mal fait, manipulateur, n’empêche que c’est bien » disait Yann Arthus Bertrand en 2006 sur France 5.

Tel un flash, la phrase électrique, celle qui étincelle, suffit à relancer les connexions et à réalimenter le nouveau courant ! Celui d’être au courant et sous tensions ! Il suffit d’une phrase, d’un déclic, et tous les réseaux sociaux s’illuminent ! Partout, les souris cliquent, les langues claquent et les claques s’échangent. Voilà l’information d’aujourd’hui. Une étincelle, une phrase choc, des communications qui s’entrechoquent.
« Le Téléthon parasite la générosité des Français d'une manière populiste », lâchait Pierre Bergé en novembre. L’Electrochoc n’est pas très chic, mais réanime le feu communicationnel mourant. Ouf ! Il était temps de raviver la flamme ! On commençait à épuiser les langues de bois du duel Royal-Peillon. Une phrase, des valeurs, un contexte. Tout est là ! Il est révolu, le temps où l’information servait à comprendre le monde de manière précise. Désormais, l’explication n’est réservée qu’à ceux qui veulent faire l’effort de la déchiffrer. L’interconnexion est la nouvelle forme de  l’interprétation.  
  
Poussés par l’instantanéité, les médias ne véhiculent que des flashs, dans lesquels les informations ne décryptent plus le monde mais répondent à un besoin social, celui d’être intégré dans une société. L’aspiration de chacun est de « rester branché », d’être au courant. C’est ainsi que les nouvelles circulent, alimentées par ces phrases électriques minimalistes de sens mais tellement communicables.

En politique, ce n’est pas « travailler plus pour gagner plus », c’est « synthétiser plus pour frapper plus ». Le discours politique n’est véhiculé qu’à travers des phrases chocs, agissant comme de nouveaux artefacts qui sortent du bruit ambiant. Or, ces tournures piquantes constituent l’essentiel de l’information. La phrase choc est consommée jusqu’à épuisement, telle une muse qui inspire jusqu’à ce qu’elle n’expire. Ainsi, l’information s’épile et aussitôt s’efface, alors qu’une autre arrive, toujours plus vite ! Si selon Xavier Bertrand, « Un socialiste qui court après l'extrême gauche ira toujours moins vite qu'un facteur en vélo », ce n’est pas le cas des énoncés percutants vis-à-vis d’une idée véhiculée. La vitesse met bien plus en avant les effets des mots que leur sens ! L’incompréhension crée des maux, l’émotion passe au-dessus des motions. Des phrases choc, « quand il y en a une ça va, c’est quand il y en a plusieurs qu’elles posent problème ». La simple « mise au courant » par ces formules électriques aurait-elle complètement noyée les citoyens ? « Même quand je ne dis rien, cela fait du bruit », se lasse Ségolène Royal. Effectivement, le bruit déplaît. Afin d’éviter que les maigres informations parvenues soit mises « au frigidaire », il est grand temps qu’elles soient revues et « nettoyées au Karcher »

Lundi 23 mars 2009 à 21:57

S'il m'est permis de donner mon avis, je voudrais exprimer l'aversion grandissante que j'ai pour le nouveau pape Benoît XVI.
Au début de son règne, j'avais déjà trouvé suspect qu'il s'oppose fermement  lors de son premier discours aux groupes de rock. Pour une Eglise qui prône le respect de tous, ça me paraît louche, et à l'encontre de la bienveillance de Jean-Paul II sur la tolérance de tout peuple et de toute religion.
 
J'avais ensuite été choqué qu'au delà de son idéologie très conservatrice et non en accord avec l'évolution de la société et de l'Eglise, il est revenu en arrière sur plusieurs points en réinstaurant notamment la messe en latin. Idée complètement stupide quand on pense aux croyants qui ne pratiquent la messe que pour les grandes occasions (Noël, Pacques, etc...). 

Ensuite, lorsqu'il a fait son tour de l'Europe et des "pays Christianisés" (ça ressemble de peu à la colonisation des pays non civilisés), il a clairement annoncé sa volonté de conquérir les peuples à la religion. Il est à noter que cette série de voyages fait d'ailleurs suite à une annonce quelques mois auparavant disant que l'Islam est devenue la religion qui comptait le plus de croyant au monde. Alors que son prédessesseur voyageait pour apporter un message de paix dans le monde, il me semble que ces volontés sont beaucoup moins pacifistes qu'autrefois. A-t'on besoin de nouvelles crises de religion ? D'ailleurs, pendant que ce pape lève le bras droit pour conquérir le peuple, la guerre fait rage au proche-Orient. Mais là aucune intervention. 

Parlons aussi de la réhabilitation d'un certain cardinal, qui quelques jours après dément le génocide juif et homosexuel de la seconde guerre mondiale.

Enfin, derniers événements en date, le pape condamne l'utilisation du préservatif comme moyen de lutte contre le SIDA en Afrique. Lorsqu'on connaît les ravages de ce fléau, on ne devrait s'opposer à aucun moyen de lutte contre ce virus si on a un minimum d'humanité. D'autant plus que pour l'utilisation du préservatif en Europe, le pape ne dit rien. Mais donner les mêmes droits aux peuples noirs, c'est une question plus délicate ?

Mais ça ne suffit pas. Benoît XVI vient de proclamer l'excommunication à la famille et aux soignants d'une petite fille Brésilienne de 9 ans, qui s'est faite avortée parce qu'elle allait accoucher de 2 jumeaux à la suite d'un viol. 

Je n'affirme pas que le pape est un dictateur de l'Eglise, et qu'on va vers le retour de l'Inquisition. Mais je pense que Benoît XVI est un très mauvais pape qui ne représente pas du tout l'Eglise catholique telle qu'on la connaissait sous Jean-Paul II ! Je condamne toutes ces actions. C'est ma parole révoltée de laïc du jour ! J'ai dit laïc, je n'ai pas dit Athée !

Lundi 15 décembre 2008 à 22:47

Une odeur plutôt agréable parcourt l’air d’un lieu public. Le regard se tourne vers ce qui semble en être la cause et tombe sur une très longue cigarette roulée et un peu conique … Le joint ! L’évocation du mot suffit à mettre toutes nos représentations en ébullition, faisant frémir les valeurs qu’impose cet objet si particulier. Un joint n’est jamais qu’un joint ! Il comporte un caractère sacré qui participe grandement à sa mythologie et transcende le simple produit de consommation, souvent associé par stéréotype au mythe de Bob Marley. Plus sulfureux que la cigarette, moins diabolisé que l’ecstasy, le pétard, le beuze ou le pilon est révélateur d’une pratique sociale qui dépasse la tendance. C’est un fait de société, au même titre que toute autre pratique uniformisée et intégrée dans notre culture. Largement banalisé, il fait autant briller les yeux que les rares pépites d’or des rivières pures du nouveau monde. Le fantasme et le désir de transgresser agit comme un aimant chez autrui. Quelque soient la nature des regards, ils convergent tous vers cet objet qui se consume lentement, à l’instar de la star embrasée par les feux de tous les projecteurs.

Pourtant, de par son illégalité, le joint est une vedette de l’ombre… en partie seulement. La matière première achetée sous le manteau contraste avec la longue feuille à rouler, sereinement vendue dans un bureau de tabac. Ces deux accessoires construisent néanmoins le même produit final.


Mais pour l’instant, faisons exceptionnellement lumière sur la matière première. L’herbe (la beu), et sa résine (le shit), représente le retour à la nature. Cela peut-être paradoxal quand on connaît les additifs qui composent la résine. Mais peu importe. Le naturel de la plante préfigure comme un rejet du composant chimique, une dénégation de la société sous synthèse.

Ensuite arrive le moment du « roulage », cet art qui se transmet de fumeur en fumeur. En créant ce qui n’était pas dans la nature auparavant, le rouleur respecte une caractéristique profonde de l’homme qui est de transformer la matière. C’est un rituel qui passe par plusieurs étapes. L’effritement, le mélange avec le tabac et le roulage fait du joint ainsi fini une œuvre d’art qu’il faut admirer avant de consommer, comme l’assiette d’une cuisine gastronomique cinq étoiles.. Cette dimension artisanale dans la conception du joint confère à son créateur un statut d’actif dans l’élaboration de son plaisir. L’application que l’on y met est comme tributaire de la qualité de l’expérience à vivre. Suite à quoi le joint est peaufiné, lissé, presque caressé et enfin soumis à l’observation collective. Le résultat est toujours commenté.

Puis, le joint se porte au lèvres comme un acte consenti, comme le réconfort après l’effort. Une flamme en illumine l’extrémité et à l’autre bout le fumeur aspire la fumée dense. Serait-ce une inspiration de satisfaction avant d’entamer un voyage vers un monde parallèle ? Il fume peut-être pour s’évader, se divertir, se faire plaisir, pour modifier ses conceptions du monde ou autre… peu importe, il fume. Le consommateur se concentre un instant sur son voyage et souffle à présent au monde oppressant l’expression de sa décontraction.

C’est un plaisir qui très vite ne se conçoit que partagé. Généralement, le pétard ne se consomme pas tout seul, il se fait passer de main en main, de bouche en bouche, telle une fille de joie séduisant ses aspirants (et non ses soupirants). Il serait en effet inconcevable qu’une seule main l’y héberge alors que toutes les autres n’attendent que de l’accueillir.

C’est alors qu’une sorte de communion s’effectue entre les membres d’un groupe avec pour catalyseur le joint. La « cigarette qui fait rire » véhicule des valeurs de partage, de respect et de lien social, au-delà de son action sur les zygomatiques. Recevoir un joint est un signe d’amitié, c’est comme recevoir un présent, un objet convoité. L’individualité n’est pas acceptée et le profiteur est directement rappelé à l’ordre.
Le voyage dure un certain temps. Cette impression de planer stimule l’imagination et la créativité. Le regard nouveau qu’il apporte engendre des discussions incommensurables au sein du groupe. Les langues se délient, une certaine sensation de bien-être et de liberté semble être atteinte… Et puis plus rien ! Une fois le joint consumé et le plaisir consommé, la réalité assommante réapparaît. Il faudra attendre la prochaine expédition vers la matière première … Et le cycle se forme, comme le cycle de l’eau, de plus en plus vite, de plus en plus intense…


La ville par extension est le théâtre de manifestations de cette activité illégale liée à la consommation du joint. Mais tout se fait dans un contexte semi-transparent, de façon plus ou moins évidente. Tout semble codé pour brouiller les pistes et rester dans le flou. Vous verrez la fumée, mais jamais le feu. Il faut infiltrer un marché parallèle pour accéder à un voyage dans un monde parallèle. Un tabou est instauré chez ceux même qui contribuent à l’extension et au développement de ces pratiques. Ainsi, il est aisé de remarquer et d’identifier aussi bien les personnes à qui s’adresser que les endroits particuliers propices à l’acquisition de la « matière première ». On peut commodément faire main basse sur cette substance illicite en contrepartie d’argent liquide, mais après une interpellation discrète et codée ou un système de bouche-à-oreille inaudible dans l’agitation bruyante de la ville. Ces scènes se déroulent à tout moment de la journée, se fondant dans le décor, dans l’indifférence la plus totale. Le cannabis s’immisce partout, jusque dans les fines allusions des magasins d’autoculture hydroponiques, jusque dans les discours valeureux des non fumeurs, jusque dans les poches des vestons de certains smokings. Trop visible pour ne pas être remarquée par tout observateur un peu attentif, la consommation de cette drogue illicite ne l’est apparemment pas assez pour qu’elle soit réprimandée. Alors même que la loi devrait être considérée comme au-dessus de tout, on perçoit l’espèce d’hypocrisie sociale dont elle fait preuve, tolérant plus ou moins la consommation tout en réprimant son expansion et sa banalisation. La répression du cannabis s’apparente à un immense filet dont les mailles seraient délibérément trop larges pour laisser passer les petits poissons, afin qu’il en reste dans la mer. On perçoit fortement le décalage entre la pratique d’une société et sa morale. En cela réside le mythe du joint.


Le mythe du joint vient donc de son aspect illégal, mais avant tout de son caractère sacré, presque religieux. A travers ses propres codes, le joint instaure un rituel communautaire ou une expérience transcendant un moyen de détente et de plaisir suprême.

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